Le tir de missiles qu’a effectué le jeudi 7 septembre Israël contre une position de l’armée syrienne à Hama risque de ne pas rester sans réponse. Sputnik revient sur le geste fou d’Israël, symptomatique de ce que le site appelle le « complexe du Hezbollah ».
« Seuls les imbéciles pourraient croire ce que les officiels israéliens avancent depuis jeudi pour justifier le dernier raid d’Israël sur le sol syrien. Même les âmes les plus crédules comprendraient que les frappes israéliennes, ou encore les vastes manœuvres militaires que mène ces jours-ci Israël sur ses frontières nord, vont chercher ailleurs leur mobile.
Les cuisantes défaites de Daech et d’al-Qaïda dans l’est du Liban, tout comme la fulgurante avancée de l’armée syrienne et de ses alliés à Deir ez-Zor, ont plongé Israël dans l’effroi le plus total, car ce sont là les signes avant-coureurs d’un échec annoncé. Plus de six ans après le début de la guerre en Syrie, les experts sont plus que jamais convaincus que les États-Unis et Israël espéraient voir l’armée syrienne et le Hezbollah s’épuiser dans d’interminables combats en Syrie. Ils espéraient aussi que le conflit déborderait au-delà des frontières syriennes pour toucher le Liban.
Or, rien de tel ne s’est produit. Israël apprend à ses dépens que le Hezbollah de 2017 est bien différent de celui de 2011. Six ans de guerre en Syrie ont fait de lui une “redoutable armée” qui n’a plus pour seule vocation de se défendre, mais qui a aussi celle d’attaquer. Cette armée recourt à de nouvelles tactiques de guerre, a l’aptitude à appliquer des plans de combat d’une complexité inouïe et est capable de manier les armes les plus sophistiquées, qu’elle n’aurait jamais eu à utiliser si ce n’était son engagement militaire en Syrie.
De plus, l’arsenal militaire du Hezbollah réunit une gamme variée de missiles, qui lui procurent une puissance de frappe aérienne, terrestre et maritime considérable. Avant 2011, cet arsenal comptait tout au plus quelque 10 000 missiles, tous de courte portée. Ce chiffre est désormais à revoir à la hausse : le Hezbollah détiendrait quelque 180 000 missiles de courte et de moyenne portée.
Les commandants de l’armée israélienne sont bien conscients du fait que la seule force militaire capable de les vaincre est le Hezbollah. Au bout de plusieurs années de guerre avec le mouvement libanais, Tsahal est atteint de ce que les experts qualifient de “complexe du Hezbollah”. C’est un état pathologique rapporté par tous les combattants du Hezbollah qui ont participé à la guerre de 2006, combattants qui racontent “avoir été surpris de ne rencontrer aucune riposte quand ils prenaient pour cible les positions de l’armée israélienne”. Une fois sur les lieux, ils découvraient des militaires israéliens “inertes”, visiblement morts de peur. Le complexe du Hezbollah les avait achevés avant même qu’une seule balle ne les touche. Le complexe du Hezbollah faisait aussi fuir les soldats israéliens, qui, à l’approche des combats, abandonnaient par dizaines leurs positions.
Ce sont là des faits réels que l’état-major de l’armée israélienne croyait ne plus avoir à revivre à la faveur de la guerre en Syrie. Mais voilà que les vieux démons resurgissent et de la pire des manières ! Le Hezbollah auquel les soldats israéliens s’apprêtent à faire face est bien plus coriace que celui de 2011.
Reste à savoir si Israël a choisi la meilleure des manières pour l’enrayer. Le complexe du Hezbollah, qui paralyse des bataillons entiers au sein de l’armée israélienne, ne saurait sans doute être guéri en lançant des frappes sur le sol syrien... et en provoquant par ricochet la réponse conjuguée de l’armée syrienne et du Hezbollah ! »